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T Dot O Dizzot! (Ou de mon week-end à Toronto).

Toronto, ce qui, en ancien Huron, veut dire : « Vieille morue ». J’y suis allé le week-end dernier, un peu sur un coup de tête… Je n’avais pas vraiment d’attentes, on m’avait dit que c’était une ville transformée, qui s’était départie de sa réputation de ville plate. Je pensais donc passer du bon temps, en revenant tout de même convaincu de la supériorité de la vraie ville reine, Montréal! Je dois dire que j’en reviens moins convaincu que je ne pensais l’être. En effet, Toronto et ses habitants s’avèrent être pas mal sympas. On bouffe follement bien, les boutiques sont belles et offrent une sélection super intéressante, la bière est bonne et y’a des choses à voir. Je vous fais donc un petit compte-rendu de mon séjour, en espérant vous inspirer, si jamais vous aller dans la cité des Blokes sur le Lac.

Jour 1 : Vendredi 3 Août

Départ de Montréal, en voiture, vers midi. Pognés dans le traffic, dans le bout de Vaudreuil, pendant environ une heure, pour finalement passer à côté de trois-quatres gars qui gossaient avec une pelle… Nice! Après ça, voyage sans histoires jusqu’aux abords de T.O. Je dois mentionner que les haltes routières jalonnant la route, toutes exactement identiques, plaisaient beaucoup à ma nature obssessive, bravo les Squareheads! Les abords de la ville,  lorsqu’on y arrive, surprennent par leurs forêts touffues, on croirait voir une ville du futur, ayant intégrée urbanité et nature, d’une jolie façon. Ce feeling se dissipe lorsqu’on arrive plus près du centre-ville, le regard étant immédiatement happé par la tour du CN et sa masse imposante. J’ai accompli le tour de force de guider Marie (la conductrice) et de prendre 27 471 photos de la tour, sans même causer le moindre accident. Co-mother-fucking-pilote de luxe dans la place! Braaaaaap, braaaaaaap! Nous avons trouvé, sans problèmes, notre logis, situé dans Kensington Market, aux abords du Chinatown. J’ai déniché la chambre sur le site AirBNB, un site de couch surfing. Notre hôte s’appelait Jesse et était juste assez présent pour répondre à nos questions, sans être intrusif. Son appart n’était pas parfait, chambre un peu chaude et lit pas très confo, mais tout de même un très bon rapport qualité/prix. On drop donc nos valises pas mal vite, et on part se perdre dans la ville. On se retrouve bien vite sur Spadina ave., artère Nord/Sud qui, à cette hauteur, ressemble plus à Hong-Kong qu’à une ville occidentale. Des marchands chinois encombrent les trottoirs et vendent leurs babioles et de la bouffe plus ou moins ragoûtante. On descend vers le Harbour Front, pour se retrouver sur la rue Queen, qu’on décide d’emprunter, la connaissant de réputation. Après un peu de lèche-vitrine, on se retrouve sur la terrasse du Rivoli, établissement que je connaissais, encore une fois, de réputation. C’est un hybride bizarre constitué d’un resto-bar/pool hall/salle de spectacle. Petites pintes de Stella pour se rafraîchir, et après un coup d’oeil au menu, nous commandons : soupe froide au melon d’eau et salade de mate, pour elle, et soupe chaude au poulet et linguinis aux légumes, pour moi. Rien pour casser la baraque de ta bouche, mais, bonne ptite bouffe, pas cher et satisfaisante. On décide ensuite d’accomplir la formalité touristique torontoise, à savoir l’inévitable visite à la tour du CN. Le soleil étant couché, on se dit que la vue de la ville illuminée sera magnifique. C’était sans compter les grillages et éclairages, au sommet de la tour. En effet, ceux-ci obstruent beaucoup la vue, rendant l’expérience beaucoup moins agréable et impressionnante que prévue. Mais bon, ça vaut quand même le coup, ne serait-ce que pour dire qu’on l’a fait. Après cet étape, nous sommes partis en quête d’un endroit où boire un pot. Nous avons déniché ce bar, le Cameron House, où une jeune cow-girl « urbaine » (pouah, le vilain mot!) donnait une prestation hipster-country. Ma compagne de voyage, étant une country girl dans l’âme, était particulièrement enchantée de la chose. Après deux pintes de Steam Whistle (le fait que cette excellente bière du ROC ne se trouve pas à Montréal reste un mystère pour moi), nous sommes sagement rentrès à la maison, afin d’être en forme pour notre première journée complète, au royaume du tramway.

Jour 2 : Samedi 4 Août

Journée shopping. Ceux qui nous connaissent, Marie-Ève et moi, ne seront pas surpris de savoir que nous avons passé une journée complète à magasiner pour des shoes et des fringues. (Vous pouvez partir le clip de « Victime de la mode » d’MC Solaar, pour vous mettre dans la vibe). Je ne vous ferai pas une compte-rendu exhaustif des boutiques que nous avons visitées. Mais bon, Marie s’est trouvé un sac à main, dans une des nombreuses boutiques de trucs vintages qui bordent la rue Queen. Elle est aussi allée faire un tour chez Preloved, boutique ayant autrefois pignon sur rue à Montréal, rue St-Laurent. La boutique de Toronto est maintenant l’unique flagship store de cette griffe de vêtements confectionnés à partir d’étoffes recyclées. Nous sommes ensuites allés chez Canon Blanc, une boutique de vêtements parisiens hommes/femmes, tenue par un Français super sympa qui nous a recommandé quelques endroits, où aller manger et boire. On se dirige alors vers Nomad, une boutique de Menswear que je voulais absolument visiter. On y rencontre, encore une fois, un staff vraiment cool qui nous dit de laisser tomber le Drake Hotel en faveur du Grand Electric, un bar tellement branché qu’on finira par ne jamais y mettre les pieds, dégoûtés par le temps d’attente pour y entrer. Mais bon, si vous n’êtes pas pressés, les torontois « hip » ne jurent que par ce spot. Pause diner chez Nadège, une patisserie Frenchie, où j’ai gouté les meilleurs macarons de ma vie. Les sandwichs, sur croissants et baguettes, sont aussi délicieux. Merci à notre amie Haude (vive le Finistère!) qui nous avait fait jurer d’y aller. Petit repos dans le parc jouxtant la patisserie, puis shopping continuation, marathon style! On rentre à l’appart vers 18h, afin de prendre une douche et déposer les sacs. Nous quittons ensuite pour le Terroni de la rue Queen, un restaurant de bouffe traditionnelle italienne, lui aussi recomandé par le super staff du Nomad. Première expérience culinaire orgasmique du voyage. Nous débutons avec une entrée de Pane, Olive e Taralli, léger mais succulent. Pour le plat principal, Marie opte pour le thon, servi avec crevettes, calmars et salade. Pour ma part, je commande le Ravioli di Zio Paperone, un plat de raviolis au canard confit, je vous met la constitution exacte du plat en anglais, trop la flemme de traduire! (homemade ravioli stuffed with duck confit, fig, roasted butternut squash, sauteed with oyster, button mushrooms and parmigiano). Comme je le mentionne plus haut, ce resto offre une expérience culinaire exceptionnelle. La carte des vins est excellente, tout comme le service. Je vous le recommande fortement. Il est aussi possible de s’asseoir au bar du resto, pour ceux qui veulent seulement boire une bière. Nous nous dirigeons ensuite vers le Grand Electric, pour une couple de verres, mais le temps d’attente d’une heure nous décourage et nous pousse à nous rabattre sur un petit bar de la rue Queen, dont j’ai oublié le nom. À la sortie du bar, notre état d’ébriété semi-avancé nous pousse à aller essayer la poutine torontoise. Arrêt chez Smoke’s Poutinerie, pour une poutine-bacon beaucoup trop bonne à mon goût, étant donné qu’elle fût confectionnée par des blokes. (Une visite sur leur site web m’apprend qu’ils ont une succursale à Montréal, et une à Mont-Tremblant, oups!) Dodo, le bedon plein de rêves bruns. (Scusez)

Jour 3 : Dimanche 5 Août

Début de journée pluvieux, Marie-Ève prend une excellente décision exécutive en nous guidant vers le Art Gallery of Ontario. Le musée présente, jusqu’au 26 août, une magnifique exposition de 147 oeuvres de Picasso. Ces oeuvres sont tirées de la collection personnelle du peintre, elles sont gracieusement prêtées par le Musée National Picasso, de Paris. On y retrouve des pièces de toutes ses périodes, à la fois des peintures et des sculptures. C’est une exposition unique, qui m’a laissé abasourdi. Si vous allez à Toronto, avant le 26 Août, vous devez absolument la voir! Après notre visite, la pluie persistante nous pousse à traverser la rue pour un lunch au Village Idiot Pub. Mon « Grilled Salmon sandwich » s’avérant être un genre de burger McPoisson pané, je vous recommande la prudence dans votre choix de plats, si vous y allez. Nous nous dirigeons ensuite au Eaton Center, par automatisme touristique. Oui, bon, ok… c’est un crisse de gros centre d’achat. Passons. Nous émergeons sur Yonge Street, au milieu de l’équivalent torontois de Time Square, c’est ce type de place, que nous n’avons pas à Montréal, qui permet de classer Toronto dans les villes de catégorie « poids lourds ». Sympa, mais beaucoup trop touristique à mon goût. Petit détour par l’Hotel de Ville, meh (Fuck Rob Ford)… Puis, bière terrasse, prise 2, au Rivoli. La faune hyper-diversifiée du lieu : thugs à poupounes et dames biens mises, en passant par d’horribles touristes du New Jersey, nous offre une heure de « people watching » fascinante. Nous nous dirigeons ensuite vers le Grand Electric, pour la deuxième fois, en espérant pouvoir y entrer immédiatement, sans attente. Peine perdue, on nous indique un délai de vingt minutes avant d’avoir une table. Cet échec s’avère être une fabuleuse réussite. En effet, quelques mètres avant, nous avions remarqué un petit resto, qui semblait très bien, le Chantecler. Finalement, le « très bien » se transforme vite en : « Christ, c’est beaucoup trop bon ce putain de resto! » Le nom du resto, typiquement français, induit d’abord en erreur. En effet, lorsque je demande au serveur de me décrire leur cuisine, celui-ci se lance dans un exposé complexe, pour terminer en m’offrant un « contemporary canadian cuisine » truffé d’influences des plus diverses. Je ne tenterai pas d’expliquer le menu, je vous conseille de le consulter sur le site web. Sachez seulement que j’y ai mangé la meilleure viande de ma « plus-si-courte » vie! Le staff est courtois et semble véritablement passionné par la bouffe. La cuisine ouverte permet d’assister, en direct, à la préparation de la magie. À 115$, pour deux, vin inclus, ce resto constitue l’aubaine du siècle. Allez-y, ou je vous regarderai, pour l’éternité, avec mes doigts en forme de « L », appuyés sur mon front. Pour clore la soirée, après un troisième et dernier essai infructueux au Grand Electric, nous allons découvrir Ossington Street et ses bars, sur recommandation du mec de la boutique Canon Blanc. Premier arrêt dans une micro-brasserie qui, et ça semble un peu trop répandue à Toronto, nous demande d’attendre une vingtaine de minutes pour une table. Non. Nous aboutissons finalement au Reposado, un bar tequila semi-hipster bien satisfaisant. On y trouve des bûcherons urbains, au grand plaisir de Marie. Terrasse dans la cour, ambiance relax en dedans, le bar vaut le détour. Troisième et dernier dodo.

Jour 4 : Lundi 6 Août

Départ. Notre hôte, Jesse, probablement trop triste, n’est pas présent pour les adieux… Bah! Nous décidons, pour conclure en beauté, de faire un détour par la plage de Sandbanks. Cette plage de sable blanc, digne de Miami, se trouve à environ deux heures de route de Toronto. Il en coûte 16$, pour la voiture, afin de faire un arrêt dans ce paradis, situé sur les rives du Lac Ontario. Sable blanc, vagues, on a vraiment l’impression, en regardant l’horizon, d’être au bord de la mer. Après ce moment détente, retour à la voiture… et à la réalité.

En conclusion, j’ai adoré Toronto. Elle se compare avantageusement à New York pour sa bouffe, ses boutiques et la gentillesse de ses habitants. Si vous êtes un habitué de la Grosse Pomme, et vous voulez faire changement, la Ville-Reine a le règne bien doux et ne fait pas trop dans la lutte des classes. (Cette dernière phrase est une présentation de l’Amicale de la Métaphore Pourrie de Baluchon-Les-Glands.)

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